Retour dans ton chez toi, Marius s'en est allé pour quelques jours, voilà que tu recouvres ta liberté. Tu pourrais aisémement rester vivre chez ton copain même le temps de son absence seulement, tu n'es pas assez solitaire pour préférer vivre seule semblable à une ermite lorsque, un foyer avec lit douillé t'attend quelques arrondissements plus loin. Tu préféres retrouver la compagnie de ton frère plutôt que de te contenter de lui téléphoner. Arrivée devant le perron de ta porte -votre- , tu t'essuies minutieusement les pieds, ton côté maniaque refoulé ressurgissant surement. Bruits suspects derrière la porte de l'appartement. A peine intriguee, puisque, tu sais a quoi t'attendre. Deux personnes s'essoufflent, halètent, gémissent, prennent, a les entendre, du bon temps. N'importe quelle personne ayant un peu de bon sens et de bonnes manières tourneraient les talons pour laisser ces deux jeunes gens en paix jusqu'à qu'ils aient fini leurs petites affaires. Manque de pot, c'est toi qui débarque et, comme tu n'as ni bon sens ni respect, bruyamment tu fais tourner tes clefs dans la serrure pour rentrer. T'es chez toi, merde. Soudain, tout bruit en provenance de l'intérieur cesse, pour faire place à des chuchotements qui se veulent discrets mais qui ne le sont pas le moins du monde. Tu tournes la poignée, lentement, tu pousses la porte, avec tout autant de lenteur que possible, parc'que oui, t'as un peu de pitié pour ces pauvres gens que tu viens de déranger. De plus, tu souhaites leur laisser un peu de temps pour se rhabiller, atteinte à leur pudeur n'est pas vraiment ton objectif pis, mâter ton bro' a poil, non merci. Tu gueules : « Faîtes comme si je n'étais pas là, j'ai du taff ! » Evidemment, tu sais qu'ils n'arriveront pas à faire comme si tu n'étais pas là. De plus, Tobias va débarquer dans quelques minutes dans ta piaule, le rouge encore aux joues mais il tentera de faire bonne figure, une excuse déjà préparée a la bouche il essayera de te faire gober que.. encore une connerie dont il a le secret. Un cours de gym, voilà pourquoi ils sont transpirants. Problème de chauffage, celui-ci est déréglé, c'est pourquoi ils sont si peu vêtus. Ton frère a toujours eu ce besoin instinctif de protéger ton esprit qu'il pense fragile, comme si tu n'avais pas déjà vingt-piges et une vie sexuelle bien avancée. Tu vas te réfugier dans ton antre et, avant de claquer la porte tu balances aux amants : « J'balance de la musique, volume a fond, je n'entends plus rien à partir de... Maintenant. » 'Maintenant' prononcé comme un 'top chrono', avec synchronisation tu appuies sur le bouton de la commande de ta station mp3. La musique déchire tes enceintes, si fort que tu n'entends pas la porte de ta chambre s'ouvrir pendant que tu chantes à tue-tête, essayant tant bien que mal d'effacer ces visions d'horreur : ton frère, ton sang, en train de faire des galipettes dans le salon. Si c'est avec cette catin de Lena, ça va barder.

Tu te dis que, putain, celle que t'a choisi aujourd'hui est sacrément bonne. Elle est souple, elle sait faire des acrobaties incroyables et en plus elle a l'air de connaître le kamasutra par cœur. En tout cas, c'est ce qu'elle t'a dit quand vous vous êtes rencontrés au fast food du coin. Elle était en train de manger sa petite salade -pourquoi elle vient ici si c'est pas pour manger un hamburger- et toi, tu t'étais assis en face d'elle avec ta grande frite et tu lui avais fait un beau sourire. Elle avait tout de suite craqué. Maintenant, vous êtes en train de monter les escaliers de l'immeuble tout en vous arrêtant à quelques moments pour vous embrasser. Vous mêlez fougueusement vos langues et caressez chaque partie du corps de l'autre. Une fois arrivé à la porte, tu tournes rapidement la clé dans la serrure et entres en la collant contre le mur. La jeune femme est déjà en train de s'appliquer à retirer son haut, mais, t'apercevant encore tout habillé, arrache violemment ta chemise et la jette par terre. Hop, 40 euros à la poubelle merci beaucoup chère inconnue dont tu ne connais pas le nom. Tu t'en fiches sur le moment, bien trop attiré par sa poitrine dans son petit soutien gorge push up que tu t'empresses de balancer sur le sol. Vous vous retrouvez bien vite dans le salon à vous faire des papouilles et à prendre votre pied. Le septième ciel atteint, vous repartez pour un tour. C'est que le petit Tobias est plutôt endurant. Et alors que vous êtes en pleine action sur le canapé, tu entends la porte d'entrée qui s'ouvre. Merde. Tu t'arrêtes dans ton geste et te retire avant de chuchoter à l'inconnue de se taire. « Faîtes comme si je n'étais pas là, j'ai du taff ! » Hum hum. Tu te presses de remettre ton boxer et de courir sur une jambe dans tout le salon pour retrouver tes habits, et les siens aussi que tu lui balances sur le canapé. Qu'elle se rhabille et vite ! Tu ne veux pas que ta sœur puisse la voir, même savoir que toi, son frère, tu es plus qu'actif sexuellement parlant ! « J'balance de la musique, volume a fond, je n'entends plus rien à partir de... Maintenant. » Et la musique retentit. Tu regardes la jeune femme qui vient de tomber par terre avec un regard amusé, et tu ris. Avant de dire « allez dégage, j'ai à faire » sans agressivité aucune. Elle se lève et te jette un regard noir avant de partir en trombe. Tu rigoles un peu tout seul et tu te diriges bien vite dans cette petite tenue vers la chambre de ta chère Nana. Tu ouvres la porte sans frapper et tu la vois, en train de chanter comme une casserole. En catimini, tu arrives à éteindre sa station et elle te remarque enfin. « Ah bah c'est pas trop tôt » Tu te diriges vers elle avec un sourire et lui fais un baiser sur la joue. « Comment va ma chère soeur ? Tu fais tes devoirs j'imagine ? » Tu baisses les yeux et vois enfin ta tenue. Encore en boxer, quoi que, elle t'a déjà vu nu c'est pas ça qui t'inquiète. C'est plutôt .. comment justifier ce qu'elle a pu entendre .. T'es pas comment dire un saint mais faut pas qu'elle le sache. Pas quand elle est la plus grande sainte nitouche de l'univers. « J'écoutais la télé un peu fort, désolé quand t'es rentré .. Tu sais, j'étais dans mon mode en sous vêtements la bière à la main devant un film .. C'était pas un porno j't'assure .. Mais t'es rentrée au mauvais moment aussi .. » Tu te frottes la tête l'air gêné.

Une chose est certaine, tu ne feras pas carrière dans la chanson. Ta voix est complètement en désaccord avec la chanson, tu ne suis même pas le rythme, tu t'en fous, tu gueules comme si quelqu'un était en train de t'arracher les os un à un. Tu envies toutes ces pouffes à la voix bien huilée, sensuelle(s) à souhait ,qui savent onduler leurs hanches et faire des acrobaties en hauts talons. Soudain, la musique s'éteint, plus aucun bruit ne parvient à tes oreilles, si ce n'est la voix de ton frère que tu accueilles d'un regard plus que noir en te retournant. Non pas que tu sois honteuse qu'il t'ai découverte en posture si peu flatteuse -la brosse à cheveux en guise de micros, ta voix dépassant tous les accords justes- mais tu n'aimes pas être dérangée de la sorte. Comme une adolescente qui n'aurait pas encore soufflé ses seize bougies, ta chambre est une propriété privée que quiconque n'a le droit de pénétré sans avoir frappé et sans autorisation. « Ah bah c'est pas trop tôt » Aurais-tu manqué à ton cher frère ? Il est vrai que cela fait quelques jours que tu as découché du foyer, mais tu avais prévenu alors pas de quoi s'inquiéter. Pis, tu étais entre de bonnes mains, h24 surveillée, Marius aurait même été prêt à t'engager un body-guard s'il avait fallu renforcer ta sécurité. « Comment va ma chère soeur ? Tu fais tes devoirs j'imagine ? » Théâtralement, tes yeux se lèvent aux cieux, quand va-t-il comprendre que tu n'as plus six ans ? Tes devoirs actuellement, consistent en tout et pour tout à te détacher sentimentalement d'Osvaldon pour pouvoir te consacrer entièrement à l'homme avec qui tu étais ces derniers jours. Tes devoirs concernent également ta garde robe, que tu te dois de renouveler, un peu plus dans le style bitch fera l'affaire. « J'écoutais la télé un peu fort, désolé quand t'es rentré .. Tu sais, j'étais dans mon mode en sous vêtements la bière à la main devant un film .. C'était pas un porno j't'assure .. Mais t'es rentrée au mauvais moment aussi .. » Le "aussi" c'est genre sa façon de reporter la faute sur toi ? Genre t'avais pas qu'à rentrer à c'moment là ? Pff, pauvre chou. Dans sa honte d'avoir été surpris et dérangé en pleine action, dans ses tentatives maladroites d'expliquer ses besoins "vitaux", il s'emmêle les pinceaux et s'enfonce plus profondément à chaque paroles prononcées. Bientôt il va s'enterrer. Bon, parc'que c'est ton frère et que malgré tous ses innombrables défauts -imaginons que ses qualités compensent le tout-, tu l'aimes, tu tentes d'abréger ses souffrances. Moins il en dira, mieux ce sera. « C'est bon Tobias, ça va aller. Je te crois. » Regard appuyé pour qu'il pige bien le truc, tu ne veux plus en parler, c'est niet, over, finito. Tu sais qu'avec cette histoire tu pourrais le chambrer durant plusieurs mois, le mettre mal à l'aise en lui rappelant cette situation plus qu'embarrassante mais, tu n'en feras rien, parc'que tu es sa petite soeur, parfaite. « Puis, tu sais, je ne le prendrai pas mal si tu veux que je m'en aille, ainsi tu aurais plus de.. liberté, en vivant tout seul. » Liberté est-il le mot qui convient le plus dans le cas présent ? Tu parles, si ton frère vivait sans aucune femme pour l'aider, il oublierait de payer les factures et le loyer, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire il finirait clochard à côté de Lidl. Il mettrait ses slips plusieurs semaines d'affilés parc'qu'il aurait trop la flemme de les foutre à la machine à laver -en admettant qu'il sache s'en servir-, il mangerait dans des assiettes en carton -et se ruinerait- parc'qu'il voudrait pas salir la vaisselle ne sachant pas utiliser le lave vaisselle. Le réfrigérateur serait bourré de bières et de pizzas, des amas de poussières dans tous les coins et sous le tapis, les poubelles vidées tous les trente six du mois. En clair, tu es indispensable à sa survie. Mais tu t'en fous, tu continues. « Je suis sûre que Marius serait ravi que j'emménage chez lui. » C'est dans l'ordre des choses, l'ordre de la vie, un jour vous serez amenés à vous séparer et plus tôt Tobias se fera à l'idée, plus facile ce sera pour lui de te laisser t'envoler. Alors il vaut mieux pour toi amener le sujet tout doucement sur le tapis mais, surement.

T'es en train de t'enfoncer royalement. Et t'as pas envie qu'elle le sache, pas envie qu'elle le remarque sinon tu te sentiras encore plus bête. Il y a rien de pire que d'être décrédibilisé aux yeux de sa sœur, c'est ce que tu te dis. Après tout, elle doit sûrement te voir comme un modèle, comme quelqu'un de bien et sûrement pas le genre à sauter tous les soirs dans la pièce à côté. Toi même, t'es pas très fier de ton comportement. C'est sûr que c'est sympa, de pas se prendre la tête et de juste s'amuser sans prêter attention à la personne en face de toi, mais au final le sérieux que tu détestes tant te manque. Charlotte te manque, tu ne peux t'en empêcher. Tu essaies de te noyer dans d'autres choses pour éviter l'évident, mais cela ne marche pas. « C'est bon Tobias, ça va aller. Je te crois. » Elle te jette un regard appuyé que tu ne comprends pas. Pendant une seconde, tu penses qu'elle n'a pas cru à ton explication, mais ensuite, tu te rends compte que ta sœur n'a pas l'esprit assez pervers pour imaginer autre chose. Non, elle te croit et un point c'est tout. T'es bien content intérieurement même si tu le montres pas. Nana est une vraie prude et tu ne voudrais pas la choquer en la faisant imaginer des choses assez .. bref. Tu souhaites la protéger de ce monde dans lequel tu es. Le monde de la nuit, du strip tease, et le sexe bien entendu. Tu espères même qu'elle est encore vierge, ça t'arrangerait bien. Mais à son âge, ça t'étonnerait. Tu préfères ne pas y penser car tu aurais envie de frapper le mec qui aurait osé toucher à la pureté de ta petite sœur. Peut-être qu'elle attend le mariage, qui ne devrait plus tarder à présent. « Puis, tu sais, je ne le prendrai pas mal si tu veux que je m'en aille, ainsi tu aurais plus de.. liberté, en vivant tout seul. » Tu lèves un sourcil. Qu'entend-t-elle par là ? Tu as envie de lui dire qu'au contraire, tu ne pourrais pas te débrouiller tout seul. Après tout, la seule qui fait marcher cet appart, c'est Nana. En mec caricatural, tu fous le bordel et tu ranges pas, tu te contentes de tout jeter par terre en espérant que le sol aspire tes déchets. Mais c'est vrai que ça serait pratique, si tu vivais tout seul. Genre tu pourrais ramener toutes les filles que tu voudrais, parfois plusieurs à la fois, et tu ne te préoccuperais pas du bruit ou de fermer les portes. Pendant un moment, l'idée te plaît. « Je suis sûre que Marius serait ravi que j'emménage chez lui. » Tu croises les bras en position défensive. T'as pas envie que Nana parte. Surtout pas habiter avec son fiancé. Oui, ça serait plus logique, et alors ? T'as pas envie qu'elle grandisse. Qu'elle fasse sa vie avec un autre homme. Tu la vois toujours comme une petite de huit ans, et surtout pas comme une femme adulte. « Non ! Je te l'interdis. » tu dis en secouant la tête de droite à gauche. « Hey, tu vas pas me laisser tout seul ! » Tu te rapproches d'elle et tu poses tes mains sur ses épaules. Il faut qu'elle t'entende. Tu ne veux pas l'avouer et tu ne le prends pas au sérieux, mais cette possibilité t'effraie. « J'aurai plus aucune raison de m'habiller le matin ! Je me baladerai à poil dans toute la maison du matin au soir ! Tu veux pas ça, hein ? » tu dis avec un sourire. Tu as envie de la choquer, tu as envie de la faire rire. Tu as envie qu'elle te dise qu'elle ne racontait que n'importe quoi et qu'elle n'avait jamais envisagé partir d'ici. « Oh et puis n'en parlons plus, c'est décidé, je vais t’enchaîner et t'attacher au radiateur pour que tu ne partes jamais d'ici. Je vais chercher mes menottes ! » Tu sors de la chambre avant de revenir précipitamment pour te justifier. « Pas que j'aie des menottes hein, je rigole .. » T'étais pourtant bien parti pour aller les chercher, celles qui se trouvaient au fond de ton placard à sous vêtements.