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 I'm not sleeping now the dark is too hard to beat (julia)

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MessageSujet: I'm not sleeping now the dark is too hard to beat (julia)   I'm not sleeping now the dark is too hard to beat (julia) EmptyJeu 15 Nov - 22:43

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You show the lights that stop me turn to stone
And so I tell myself that I'll be strong.

Mon sac sur le dos, mes mains dans mes poches, j’avançais dans le jardin des tuileries sans savoir ce que je venais chercher ici. J’étais sorti de chez moi tel une ombre. Je ne savais pas ce que je voulais, pas ce que je cherchais. J’avais l’impression d’avoir laissé un peu de moi chez Julia, encore une fois. C’était ce qui se passait à chaque fois, j’étais incapable de couper le cordon nous reliant, j’étais pieds et poings liés, incapable de m’en aller pour de bon. Sortant mon paquet de clope, je bifurque dans une allée sur ma droite sans savoir trop bien où j’allais. Tout ce que je savais c’était que j’avançais. Encore et toujours, même si c’était de travers, même si j’avais le cœur à l’envers et l’estomac retourné. Tirant sur ma clope sans en retirer une quelconque satisfaction, je remonte le col de ma veste face au vent froid qui lacère ma peau. J’avais l’esprit lacéré aussi, le souvenir de Julia, sa peau dansant contre la mienne. C’était une torture que mes souvenirs m’infligeaient, pourtant je ne voulais pas les ignorer. M’arrachant à ces pensées au gout de paradis et à la chaleur de l’enfer.
M’asseyant finalement sur un banc, je sors de mon sac mon carnet de notes ainsi qu’un crayon. Comme d’habitude, je me mets à écrire ce qui pourrait faire une chanson. Pas grand-chose, juste quelques mots griffonnés sur le papier jauni d’une écriture peu soignée. La douceur de ton regard m’assassine, tu ne peux voir en moi le mal à sa racine. Soupirant, je me mets à dessiner d’abstraites esquisses en cherchant quelque chose à écrire. J’ai l’impression d’attraper ma peine, j’ai l’impression de la modeler à mon envie, mais je n’en retire rien. Comme si je n’avais pas assez mal, comme s’il était possible de se faire souffrir plus. A croire que je ne m’arrachais pas le cœur à chaque fois que je m’éloignais de la française. J’avais l’impression d’être exsangue lorsque je passais la porte de son appartement pour retrouver le mien, malgré tout je n’avais pas encore assez mal. Je n’avais jamais assez mal, pourtant je ne pensais pas qu’on puisse avoir cœur plus brisé que le mien. Poussant un long soupire qui créa une nappe de fumée, j’écrase mon mégot de cigarette avant de regarder les gens traverser le jardin des tuileries. Il y a de tout, des êtres les plus pressés, jusqu’aux doux rêveurs qui aimaient flânés. Observant le spectacle comme si je faisais face à une œuvre d’un peintre italien, je sonde les personnes passant devant moi à défaut de pouvoir me sonder moi-même.
C’est alors que sa silhouette se détache de la foule. Ses mains enfoncées dans ses poches, ses cheveux impeccablement coiffés, rien qu’à sa vue je pourrais sentir sa fragrance. Rien qu’à sa vision je peux imaginer sa présence, là à mes côtés. Sa chaleur, cette empreinte qu’elle laisse sur l’oreiller. J’ai des trémolos dans le cœur, à croire que ce dernier est cassé, je le sens presser mes côtés, à croire qu’il veut s’échapper. N’en pouvant plus de cette impression qui me tuait à chaque fois, je me lève d’un bond avant de me mettre à marcher vers Julia. Sauf que déjà la belle bifurque dans une nouvelle allée, me tournant le dos, à croire qu’elle ne voulait pas se faire attraper. « Julia, attends ! » Où elle ne m’avait pas entendue, où l’ange destructeur de mes nuits préférait m’ignorer. Ce qui, je devais l’avouer, ne m’aurait absolument pas étonné. Pressant le pas, je fourre comme je peux mon carnet et mon crayon dans mon sac rattrapant petit à petit la belle. Refermant mon sac, je cours presque derrière la jeune femme. Une fois à sa hauteur, c’est sans hésitation que j’attrape son bras pour qu’elle se retourne vers moi, qu’elle s’arrête un instant, qu’elle ne me laisse pas derrière elle comme un mauvais souvenir. Dans le fond, tout ce que je voulais c’était qu’elle m’attende. Qu’elle soit là quand je serais prêt à mon tour, lorsque j’arriverais à gérer tout cet amour, que j’ai en moi, qu’elle me donne. Ce truc étouffant qui me tue et me façonne. « J’espère que tu n’as pas un rendez-vous ou un truc du genre, je ne voudrais pas te mettre en retard. » Un sourire amusé aux lèvres, je dévore la belle du regard comme je le fais à chaque fois. J’étais obnubilé par ce petit bout de femme qui m’avait attrapé dans ses filets sans me laisser une chance de m’échapper.
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MessageSujet: Re: I'm not sleeping now the dark is too hard to beat (julia)   I'm not sleeping now the dark is too hard to beat (julia) EmptyVen 16 Nov - 21:38

Paris était en ébullition, chose naturelle. J'avais veillé toute la nuit sans que le sommeil ne veuille de moi, je n'avais trouvé aucune explication rationnelle à ça. J'étais juste restée allongée à converser avec mes démons, la télé projetant des flashs lumineux sur les murs sans que je comprenne un mot des dialogues qui se jouaient à l'écran. Je déambulais maintenant dans les rues familière de Panam depuis une bonne heure déjà. Un expresso entre les deux mains, je cherchais un peu de chaleur pour réchauffer mon corps engourdis, la fumée qui s'échappait du verre en papier amenait des arômes de café qui me faisaient tourner la tête.
Je ne sais pas ce qui m'avait poussé à venir aux jardins. Peut-être la nostalgie, l'envie de se remémorer de bons souvenirs, d'être enchantée par ce bout de verdure qui survit dans une jungle de béton gris et froid, de flâner pour changer d'air ou bien de vagabonder sans avoir de but précis. Je marchais sans même prendre conscience où j'étais emportée. L'appartement que j'occupais était étouffant, l'air y manquait, mes poumons se serraient à chaque nouvelle inspiration, je ne pouvais plus y rester sans penser au poids mort qui étouffait mon cœur. J'étais asphyxiée de trop aimer.
Le froid qui me mordait le visage contrastait avec le brasier qui m'enflammait la poitrine, cette vive douleur qui me martelait le cœur et le rendait aussi fragile que du cristal rabiboché avec peine mais dans lequel on pouvait clairement voir les fissures qui menaçaient de céder à nouveau, d'exploser au moindre choc. La fatalité me guettait. Chaque fois que je laissais Charlie entrer chez moi, il s'imposait un peu plus dans ma vie. Quelques heures de bonheur pour plus encore de torture, le laisser partir revenait à le perdre un peu plus, à garder les seuls souvenirs de sa voix, son corps, sa chaleur pour revenir entre mes draps froids, seule. La solitude avait toujours été l'un de mes alliés, elle masquait mes faiblesses, les apprivoisait. Elle était maintenant un fardeau, un supplice qui me ramenait à la réalité de la situation, aux fers d'un amour qui m'injectait une peur insoupçonnable dans les veines sans que je puisse m'extraire à son emprise. J'étais dans une pente, je trébuchais et ne me relevais qu'avec mal que pour mieux tomber à nouveau. J'étais blessée, impuissante et sans aucune possibilité immédiate de renoncer à ce qui me procurait du plaisir. Nos corps qui se confondent, nous souffles qui se mêlent, la passion qui se manifeste dans un ballet des plus beau; y renoncer serait de la folie. Vivre le Paradis en Enfer, c'est pas donné à tout le monde.
Les jardins étaient apaisants, bien que le grouillement et les va et viens ne s'interrompent jamais. Là, marchant les mains enfoncées dans les poches, serrant les poings à m'en faire mal, je me fondais dans la masse. Je regardais mes pieds avancer sans vraiment savoir la raison qui les poussait à emprunter une bifurcation, je faisais le compte mentalement de ce qu'il me restait sur mon livret bancaire pour la fin du mois tout en continuant mon errance. J'occupais mes idées du mieux que je pouvais, je leur donnais un sujet sur lequel s'escrimer jusqu'à épuisement avant de retourner dans ma cage de tourments. Une voix me parvint, lointaine, je crus distinguer mon nom sans avoir de certitude bien définie. J'y étais trop habituée pour ne pas l'avoir reconnue, cette voix chaude qui caressait mes sens et les mettait en éveil, son timbre faisait resurgir des souvenirs que j'aurais aimé inexistants. Il m'attrapa par le bras et je lui fis volte-face sans hésiter, le regard d'abord baissé pour ne pas avoir à croiser le sien. Et je me perdis en relevant les yeux. J'aurais voulu ne pas avoir eu juste sur l'identité de la personne, mon cœur eut un raté en découvrant ce visage qui me hantait. La raison qui me restait m'obligea à me dégager et à reculer, je me mordis l'intérieur de la joue pour reprendre un peu de contenance. Une phrase, un sourire. Je rendis ce dernier, timide et maladroit, je n'avais rien d'autre à lui offrir. «  Non, je n'ai pas de truc du genre. Je profitais juste du temps pas trop exécrable pour … profiter pleinement de l'ébullition parisienne  ». C'était la première chose qui m'était venue à l'esprit. L'idée de mentir sur l'existence d'une potentielle relation m'était passée par la tête. Mes mensonges étaient toujours aussi peu crédibles, c'était foutu d'avance avant même de commencer à monter tout un scénario. Je sentais le regard de Charlie sur moi, trop insistant à mon goût sans que ça provoque quelques incidents. Je jetais un coup d'œil aux alentours pour éviter de rencontrer ses yeux et me faire happer. « C'est quoi ton excuse pour traîner ici ? », mon sourire se crispait tandis que je sentais l'air me manquer une nouvelle fois. Je me sentais à nouveau être emportée par des sentiments que je ne contrôlais pas.
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MessageSujet: Re: I'm not sleeping now the dark is too hard to beat (julia)   I'm not sleeping now the dark is too hard to beat (julia) EmptySam 17 Nov - 14:55

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You show the lights that stop me turn to stone
And so I tell myself that I'll be strong.

J’aurais aimé ne pas toujours réagir de la même manière à sa vie. Ne pas me jeter à corps perdu dès que je la fixais, dès que je croisais son regard et que je me retrouvais tel un échoué perdu au milieu de nulle part. J’avais beau tenter de l’éviter, la réalité, la vérité se faisait de plus en plus présente à mon esprit. Je ne pouvais dévorer Julia du regard sans me demander ce qui se passait réellement dans mon cœur. Mes yeux étaient attirés par les siens, mes mains étaient attirées par sa peau, mes lèvres par ses lèvres, j’étais incapable de réfléchir correctement, mon cerveau était aux abonnés absents. Pourtant, je gardais le contrôle. J’arborais un léger sourire contrôlé et je semblais véritablement détaché, pourtant à l’intérieur j’avais l’impression d’avoir le cœur en chantier. A croire qu’il y avait un marteau piqueur à l’intérieur de celui-ci tentant de faire une symphonie à coup de guitares cassées. C’était horrible, pourtant je n’avais pas envie que ça s’arrête. Comme tout ce qui avait un rapport avec Julia. Avoir mal, c’était ressentir, ressentir ça signifiait que je la gardais encore un peu avec moi, même si je n’aurais pas du. J’étais dépendant, c’était moi le drogué et à chaque fois que je tentais de décrocher, j’étais incapable de ne pas replonger.
Me délectant de la présence de la belle, je la dévore du regard sans pudeur alors qu’elle se défait de ma prise reculant d’un pas. J’aurais aimé la serrer dans mes bras au lieu de la faire fuir, mais je savais que ça ne servait à rien de lutter, c’était comme ça que c’était supposé se terminer. Timidement son sourire éclaire ses lèvres alors que le mien semble éclatant même s’il cache bien une tristesse que je m’impose. Ecoutant la belle, je crois ce qu’elle me dit, avec le temps j’avais appris à la connaître. Je connaissais ses tours et ses détours, ses qualités et ses défauts. Je savais parfaitement qu’elle était incapable de mentir, incapable de me mentir, je lisais en elle comme dans un livre ouvert et je craignais parfois qu’elle puisse en faire autant avec moi. Mais, ça ne semblait pas être le cas. Ne détachant pas mon regard de son visage, je la vois fixer les alentours évitant sciemment mes yeux. Amusé par la manœuvre, j’enfonce mes mains dans mes poches en me demandant si je pouvais véritablement lui faire autant d’effet que ça. « J’ai besoin d’une excuse ? J’espérais trouver un peu d’inspiration ici, mais ça ne semble pas véritablement fonctionné. » On avait l’air de deux idiots, à feindre que ça ne nous bouffait pas de l’intérieur d’être aussi distant. Il y avait un fossé entre Julia et moi, un fossé que j’étais incapable de reboucher, mais que je prenais un malin plaisir à creuser. Si je n’étais pas un tel idiot, peut-être que je l’aurais prise dans mes bras, sans plus réfléchir, sans plus hésiter. Au lieu de quoi, je me demandais comment elle réagirait si je lui demandais de but en blanc chez lequel de nous deux on devait se rendre. J’avais rien d’un prince charmant, j’avais même plus les traits d’un parfait petit con, elle méritait tellement mieux, pourtant j’étais incapable de m’en aller.
Impétueux, je faisais un pas vers la belle, approchant ma main de sa joue sans la toucher. Je l’effleurais à peine, conscient que si je faisais plus j’aurais été bien incapable de ne pas fondre sur ses lèvres. Dieu seul savait à quel point j’en avais envie et à quel point ça pouvait être une torture. Néanmoins, je prenais une voix suave et tentatrice pour lui souffler : « Tu m’as manqué depuis la dernière fois chez toi. » Mon sourire est carnassier, diamétralement opposé à l’état d’esprit dans lequel j’étais. Oui, elle m’avait manqué, mais pas de cette manière, elle m’avait manquée beaucoup plus qu’elle ne pouvait l’imaginer. Que je ne pouvais l’accepter. Mon souffle chaud emporté par la brise glacial, j’aurais aimé gouter encore à la chaleur de ses bras, au lieu de quoi je me reculais. Pour son bien, pour le mien. Je me mordillais la lèvre inférieur avant de prendre mon carnet de note en précipitation. J’avais une idée, quelque chose qui venait de jaillir de mon esprit, ça ne m’étonnait pas vraiment que ça puisse arriver en présence de Julia. « J’ai toujours beaucoup d’inspiration quand tu es là. » Ce qui était normal, toutes mes chansons, ou presque, parlait de cette fille qui hantait ma vie mais que j’étais incapable d’attraper sans avoir peur de me cramer les ailes.


Dernière édition par Charlie S. Carrington le Sam 17 Nov - 22:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I'm not sleeping now the dark is too hard to beat (julia)   I'm not sleeping now the dark is too hard to beat (julia) EmptySam 17 Nov - 21:16

J'étais incapable de bouger. Mes muscles étaient engourdis par le froid, pétrifiées par la main qui effleurait à peine mon visage. Ma peau le réclamait quand ma raison lui hurlait de partir pour ne pas finir une énième fois dans un trou qui finirait par être ma tombe. J'en voulais plus, je voulais sentir l'électricité qui me parcourait quand nos deux corps se joignaient, je voulais être comblée , ne plus sentir ce vide qui me happait. Je voulais de ses yeux qui frôlaient ma peau, tout le temps, je voulais qu'ils croisent les miens et s'y perdent. J'avais besoin de lui. Pas un besoin futile et superficiel, un truc dont on on peut se passer et dont on fini par se foutre, une exigence qui ne fait que satisfaire l'orgueil et nous perd. Je le ressentais dans tout mon corps, j'avais besoin de Charlie pour survivre, comme une flamme a besoin d'air pour ne pas s'éteindre et ne laisser qu'une fumée qui disparaît, inévitablement. Je détestais ça, cette sensation de ne plus contrôler ni mon corps, ni ma conscience, ni mes mouvements. Je ne pouvais m'extraire de son emprise, il était ma faiblesse et détruisait mon cœur lentement. Je glissais lentement vers quelque chose qui me glaçait d'effroi et je ne pouvais rien faire. Sa voix me surprise, trop mielleuse, tentatrice, elle n'était pas celle que je lui connaissais. Je fronçais les sourcils malgré-moi, j'étais fauchée dans mon amour-propre, mes sentiments s'étaient heurtés à un mur qui les avait fait imploser. Ça faisait mal. Ça faisait foutrement mal. Je me refusais à répondre par la réciproque, quitte à me démener pour mentir, même si le manque de lui me bouffait en vérité et qu'il lisait en moi comme dans un livre ouvert. J'aurais voulu qu'il ne me connaisse pas si bien, qu'il ne se comporte pas comme le dernier des cons. J'avais la gorge serrée, prise dans un étau, les mots en sortaient difficilement.« Je suis désolée pour toi ». Ma mâchoire était crispée, les souvenirs de cette dernière fois m'envahissaient, puissants et m'assaillant de flash que je ne pouvais stopper. Ils n'étaient pas seulement visuels, je pouvais me rappeler des empreintes brûlantes que ses doigts avaient dessiné sur ma peau, de ses lèvres sur les miennes, de son odeur qui m'avait envahi pour me hanter. Il était impossible qu'il ne m'ait pas manqué, maintenant, ou à chaque instant depuis cette fameuse fois.
Son recul me creva le cœur, mais il était nécessaire. Une telle proximité aurait entraîné un acte fou, un acte qui nous aurait perdu tout deux. Mais n'est-ce pas ce que nous sommes ? Deux fous qui se torturent sans prendre conscience que la douleur les consume à petit feu. Je resserrais les bras autour de moi pour étouffer la douleur qui menaçait d'exploser. Je le fixais, un mélange de tristesse et de regrets dans les yeux. Le voir se mordiller la lèvre me fit esquisser un sourire, j'aimais quand il faisait ça, je voyais un gosse qui ne se cachait pas, ne jouait pas au plus malin, ne baladait pas les sentiments. De l'inspiration. Voilà ce que j'étais. Je devais me sentir flattée ou dépitée ? «  Si je peux au moins servir à ça, c'est déjà bien », je souris. J'étais nerveuse, je mourrais de froid, et je restais plantée là comme une idiote. Une infime partie de moi espérait encore qu'un miracle se réalise, que l'histoire se finisse bien et que la journée ne se finisse pas dans un immense brasier. Mon cœur tambourinait contre ma poitrine, j'avais du mal à le retenir, à m'empêcher d'avancer vers Charlie,d'avoir l'audace de poser mes lèvres sur les siennes et de stopper la douleur un instant. Un bref instant qui m'aurait libéré de la torture à laquelle je m'habituais. Je concentrais mon regard vers le carnet de note, intriguée par ce qu'il contenait. Sans en prendre conscience, je m'étais avancée, les sens en alerte. Je murmurais en tentant d'emprisonner son regard pour pouvoir déterminer de quoi allaient être faite sa réponse :« Qu'est-ce que je t'inspires, au juste ? ». Ça paraissait anodin, et je l'avais voulu comme tel. La vérité c'est que je ne pouvais m'empêcher de penser au double-sens qui s'était glissé dans ma phrase. Je voulais être confrontée à ce que j'étais pour lui, pour avoir ne serait-ce qu'un indice sur ce que je devrais ressentir au lieu de me borner à aimer. J'étais délicieusement près de lui, prenant soudainement conscience que la douleur lancinante avait arrêté d'être meurtrière.
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MessageSujet: Re: I'm not sleeping now the dark is too hard to beat (julia)   I'm not sleeping now the dark is too hard to beat (julia) EmptySam 17 Nov - 22:57

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You show the lights that stop me turn to stone
And so I tell myself that I'll be strong.

On s’escrimait douloureusement dans cette histoire. Elle à faire croire qu’elle ne ressentait rien, moi à tenter de m’arracher le cœur pour savoir ce que ça faisait de souffrir, vraiment souffrir. Je suis incapable de résister à distance, incapable de m’approcher de trop, c’est comme si je voulais la serrer dans mes draps sans être capable de l’atteindre. J’avais besoin de son incroyable toucher, de son souffle léchant ma peau et réduisant mon cœur en morceau. J’avais besoin qu’elle me réduise en poussière, encore et encore et qu’elle me façonne dans la lumière. J’en avais besoin, mais je ne pouvais me résoudre à l’implorer, je ne pouvais me résoudre à laisser derrière moi mes rêves d’enfants et ce foutu besoin d’écrire ce truc par comme les autres, cette chanson qui sortirait du lot. C’était stupide et vain, c’était certain, mais je pouvais m’en empêcher. J’étais pareil au papillon qui allait griller ses ailes en s’approchant de la lumière, je me fichais des conséquences tant que l’espèce d’un instant j’espérais un meilleur. J’espérais quelque chose de plus. Elle disait être désolé pour moi, pouvait elle l’être vraiment ? Julia se doutait elle seulement un instant du chaos qui résidait sous mon crâne ? De la lutte permanente dans laquelle je m’esquintais avec folie. Je n’en étais pas sur, j’aurais du la regarder, attraper son menton pour l’obliger à me regarder. L’obliger à m’écouter et parler, dire, encore et encore, ne pas m’arrêter jusqu’à ce que toute l’encre de mon cœur se soit échappée de ma bouche. Jusqu’à ce qu’elle comprenne le trouble qui se trouvait en moi, les bâtons que j’avais dans mes roues et ce qui me retenait quand le monde semblait me pousser dans sa direction.
Mais j’étais trop ancré dans mes travers, je préférais mettre de la distance entre nous, m’aérer l’esprit avant de sombrer pour la belle. Sans vraiment y réfléchir, les mots se mirent à affluer sous mon crâne. Habitué aux visites impromptues de l’inspiration, je me mettais rapidement à griffonner tout ce qui me passait par la tête sous le regard de Julia. J’allais même jusqu’à lui avouer que j’étais toujours inspiré en sa présence. Ce qui était vrai, les mots, les bons, sortaient plus facilement lorsqu’elle était là. J’étais incapable de lui souffler mes poèmes, mes chansons d’amours, brisés ou non. J’étais incapable de faire sortir ces mots par ma bouche, mais ils s’échappaient à toute allure de ma plume pour s’écraser sur le papier. Finissant ce qui aurait pu former un refrain, un pont, un couplet, je n’en savais rien encore. Je regardais la française qui me donnait l’impression de se dévaloriser avec ses mots. « Tu vaux plus que ce que tu sembles bien vouloir le croire. » C’était des propos sincères, non prémédités. Face à la belle, j’aurais très bien pu me retrouver face à un tableau de mettre croyant être un gribouillage d’enfant. Elle ne savait pas la valeur qu’elle pouvait avoir, elle ne se doutait pas de sa valeur à mes yeux.
Obnubilé par Julia, je ne faisais pas attention au fait qu’elle s’approchait de moi. J’aurais du être en train de penser à mon prochain coup, comme l’aurait fait un joueur d’échec, mais sa fragrance m’arrachait à mes réflexions, à mon inspiration. Relevant les yeux sur elle, la belle plus proche qu’elle ne l’avait été précédemment, je serrais mon carnet de note comme s’il s’agissait d’un trésor inestimable. Je ne pouvais pas lui en relever le contenu sans lui offrir la clé des portes de mon âme. Je ne savais pas quoi dire, ou comment me sortir de cette situation. Julia était trop proche pour mon bien, mon cœur s’écrasait contre ma poitrine comme un suicidaire cherchant à se fendre le crane. Ca faisait mal, mais je ne pouvais occulter le bien masochiste que ça me procurait dans un même temps. « Beaucoup de choses. C’est le rôle des muses d’inspirer la peine, la joie… l’amour. » Souriant légèrement, j’affiche un calme que je ne possède pas, que je n’ai certainement jamais possédé. Pourtant, je continue à jouer à ce jeu dangereux comme si j’étais capable de tout contrôler, avec assurance, avec certitude. Mon regard perdu dans le sien, incapable de lutter contre l’attraction qu’il a sur moi, je sais qu’elle voulait que j’en dise plus, que je sois plus précis au moins. J’aurais pu lui lire quelques lignes, mais c’était comme de mettre mon cœur à nu devant elle. La personne qui pourrait certainement le réduire en morceau pour de bon le plus aisément. Alors, c’était idiot, mais j’agissais pudiquement, incapable de lui lire les quelques mots que je venais d’écrire. « On peut dire que tu m’inspires beaucoup de bonnes choses, mais ça n’est pas étonnant. » C’est à cet instant que, dans les films, le héros pose ses lèvres sur celles de la belle, dans un moment terriblement romantique. C’est dans ces moments là que je me dis que les films sont complètement débile et que la vie peut être merdique.
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MessageSujet: Re: I'm not sleeping now the dark is too hard to beat (julia)   I'm not sleeping now the dark is too hard to beat (julia) EmptyDim 18 Nov - 19:50

J'en avais marre de me battre continuellement contre lui, contre moi. La douleur qui m'empoisonnait et me faisait crever doucement m'épuisait. Je voulais juste m'abandonner, laisser mes sentiments se dévoilés, montrer que l'indifférence ne m'était pas acquise. Je voulais baisser les armes, arrêter de me perdre dans une bataille continuelle et sans fin. Mais j'avais peur de l'affrontement, peur du coup fatal qui causerait ma perte et mettrait fin à des espoirs vains auxquels je m'accrochait comme une noyée tombée à l'eau de son propre chef mais qui n'avait pas encore décidée à quel moment sa fin surviendrait. Je ne voulais pas que ça disparaisse, je ne voulais pas garder des souvenirs et seulement eux, je voulais du concret même si ça devait me déchirer. Mon corps tout entier se tendait à cet avenir funeste, chimérique mais pas tout à fait inconcevable. Le grattement du crayon sur le papier me lacérait, il l'éloignait quand j'aurais voulu qu'il s'approche. Si je suppliais, obtiendrai-je gain de cause ? Savait-il la confusion qui m'entravait chaque fois qu'on se rencontrait ou que mes pensées se tournaient vers lui ? Je n'avais aucune cohérence, aucune possibilité d'action, j'étais aux prises avec la lâcheté, j'étais enchaînée et mon bourreau n'était autre que moi. Je valais mieux, à ses dires. Mais quoi exactement ? C'était là pathétique, je remettais en question jusqu'à qui j'étais même. Il bouleversait tout ce que je savais, tout ce que j'avais cru, il ébranlait mon petit monde sans en avoir conscience. Incapable de parler, je le fixais, un sourire se dessinant à peine sur mes lèvres, le cœur gonflé d'une énergie nouvelle. Mon regard en disait plus long qu'une tirade, il retranscrivait mon déchirement, mon égarement, mon désarroi. Mon espoir, secret et intangible, à peine viable. Notre proximité avait un goût doux-amer, si bon mais qui ne faisait qu'accentuer la douleur qui nous tenaillait tous deux, deux déments incapable de contrôler des sentiments qui les retenaient en otages. « J'ai le beau rôle, je devrais croiser ton chemin plus souvent …  ». Obnubilée par ces yeux qui me tourmentaient, je ne pouvais que les garder accrochés aux miens pour assouvir ce besoin qui me condamnait à souffrir. La distance encore raisonnable qui nous séparait s'amenuisait au fur et à mesure que je m'approchais, dangereusement. J'étais guidée par un souffle invisible qui me poussait à la folie, j'aurais dû m'arrêter pour mon bien, le sien. La vérité c'est que j'en étais incapable, être au plus proche était ce que je désirais, je ne pouvais m'en défaire ou brider la raison qui m'acculait aux limites que je m'étais fixées. Devant moi se tenait l'objet du délit, accroché au calepin qui renfermait ses secrets, ses pensées, son âme. Je voulais tout savoir, tout découvrir, j'étais tenue à distance. Son calme ne laissait rien transparaître sur le dilemme qui se jouait, le même m'accaparait quand des tremblements s'étendaient à travers mes mains. « J'aurais la chance d'entendre ces bonnes choses un jour ? Je n'avais pas conscience que j'étais si inspirante ». Ma main se tendit vers lui avant de se reprendre et de se fermer dans un point ferme qui se rangea le long de ma jambe. Je ne savais pas ce que j'avais essayé d'atteindre, mais il était certain que ma peau ne cherchait qu'à gagner la sienne, traversée de courants électriques à cette perspective, mes lèvres appelaient les siennes. La raison qui me restait s'échappait, me laissant au contrôle de quelque chose que je peinais à dompter. J'avais dépassé les limites du raisonnable quand mes doigts frôlèrent les siens dans un acte inconscient qui m'enveloppa d'une chaleur que je n'avais pas ressentie depuis longtemps.
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MessageSujet: Re: I'm not sleeping now the dark is too hard to beat (julia)   I'm not sleeping now the dark is too hard to beat (julia) EmptyMar 20 Nov - 16:23

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You show the lights that stop me turn to stone
And so I tell myself that I'll be strong.

J’étais le fou qui trouait la coque du bateau tout en tentant de l’empêcher de sombrer. J’étais le gars qui cherchait à sauver Julia de moi-même et pourtant j’étais incapable de ne pas la blesser. C’était la foire dans mon crâne, la logique avait perdu de son sens depuis longtemps. Trop têtu, trop incapable pour retrouver un sens des réalités, l’artiste qui était en moi me mettait des bâtons dans les roues lorsque le bonheur semblait enfin à porter de doigts. C’était stupide, par moment j’aurais aimé lutter contre moi, lutter contre Julia, mais j’en étais bien incapable. J’étais désarmé face aux deux, incapables de couper les ponts pour de bon, incapable de consommer une rupture définitive qui m’aurait permise d’avancer vers d’autres horizons au lieu de rester planté au même endroit à jamais. J’étais gêné par ses questions, les mots que je venais d’écrire j’aurais pu les chanter devant des centaines de personnes, des centaines de milliers même, ça ne m’aurait pas gêné un instant. Mais rien que les lire devant Julia, je ne savais pas pourquoi, j’avais le trac le plus insoutenable. J’avais envie de regarder arrière, chipoter avec mon carnet, bafouiller et m’en aller tête baissé. Je n’en fis rien, je n’étais même pas capable d’ouvrir ma boite à secret pour lui laisser lire quelques vers, surtout pas quand ces vers étaient à son sujet.
Je souriais comme si je contrôlais la situation, à croire que son regard sans fond ne me perçait pas le cœur, ne le rendait pas exsangue. A croire que sa présence ne me donnait pas envie que d’une chose, me perdre dans ses bras, encore et encore, rien qu’une fois. Mais où serait la douleur, s’il n’y avait eu se fardeau à porter en restant éloigné de Julia ? Nulle part, je m’écorchais le cœur pour mon bien, je lui écorchais le cœur pour rien. Pourtant, la belle continuait à s’accrocher, à croire qu’elle s’en fichait de se brûler les ailes, que l’infime instant de bonheur qu’on pouvait récupérer était suffisant. J’étais pareil, fou à lier et incapable d’aller contre mon cœur et ses foutu sentiments. J’étais un pantin dont les fils étaient retenus en otage par un idiot qui m’empêchait de m’enfuir en courant. C’était con, mais au final, on allait tout en ressortir perdant. « Si j’arrive à en faire un disque, pourquoi pas. » Restant trop mettre de moi, je vois sa main se tendre vers moi avant de se baisser comme abattue en plein vol. Je faisais semblant de ne pas avoir remarqué son geste, mais déjà il avait laissé une marque indélébile sur mon foutu cœur blessé par mes conneries. J’avais envie de lui dire de continuer, d’attraper ma main et de ne plus la lâcher. J’avais envie de lui dire qu’on allait s’acheter une voiture, mettre un vieux cd dans la radio et chanter comme des cons en roulant jusqu’au bout du monde. J’avais envie de lui dire qu’il n’y avait pas besoin de cœur brisé pour écrire des chansons, que tout ça c’était des conneries, que tout ce que je voulais faire c’était oublier qui j’étais, moi, en me perdant au creux de ses bras. Au lieu de quoi je restais silencieux, encore et toujours, à croire que seuls les cœurs brisés comprennent comme on fait des chansons d’amour et que mon cœur avait décidé de ne pas lâcher la sienne.
Ses doigts frôlant les miens m’arrachent à ma léthargie, au combat qui rugissait sous mon crâne. J’avais l’impression d’être le garçon qui vient de se brûler et qui n’apprend pas de ses leçons. Sans réfléchir, je pose ma main droite sur son visage alors que de ma main gauche, tenant encore à peine mon carnet, j’attrape sa taille. Nos visages proches, surement de trop, je peux sentir son souffle lécher mes lèvres en douceur, sa peau est à porté, ses lèvres semblent faire de leur mieux pour me faire craquer. Pourtant je résiste, je la bouffe du regard comme un dément, mais je résiste alors que mon cœur se laisse prendre dans mes tourments. « Tout ce que tu fais est inspirant… Ecoutes, un mot de toi et je t’embrasse, un autre mot et je te lâche. Qu’est-ce qui est plus inspirant qu’une fille amoureuse qui jongle avec ses sentiments ? » Je rêve de lâcher prise, de fondre sur ses lèvres sans atteindre ses mots, mais je perdrais la face. Ce que j’ai dis n’aurait plus aucune signification, je ne pouvais faire ça, mais je me brûlais à son contact et je voulais immoler tout ce qu’il restait de moi pour rester à jamais dans ses bras.
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MessageSujet: Re: I'm not sleeping now the dark is too hard to beat (julia)   I'm not sleeping now the dark is too hard to beat (julia) EmptyJeu 22 Nov - 17:08

La folie. Immorale, sans retenue, sans gêne, sans pudeur. Elle m'imposait d'avancer, tête baissée face aux obstacles, m'envoyant dans un brasier incontrôlable qui couvait l'Enfer. Un Enfer désirable qui me susurrait de le rejoindre pour renouer avec quelque chose qui ne m'avait que trop manqué, un Enfer qui m'offrait de ne plus voiler le fond de mon cœur et des sentiments qu'il transbahutait. Cet Enfer là se révélait avoir un goût de Paradis, exquise douleur dans un moment de bonheur égaré. La folie me libérait peu à peu des chaînes qui me retenaient à l'indifférence et depuis trop longtemps avait voilé mon attachement, mon affection. Je concevais maintenant que la peur avait été insensée, elle n'avait fait que m'astreindre des limites avec lesquelles j'avais constamment joué sans jamais oser les franchir. Mais les limites étaient faites pour être outrepassées, affranchies. Mes ailes se déployaient et je m'apprêtais à sauter d'une falaise qui jusque-là avait terrifié tous mes instants. L'épouvante ne se dressait plus devant moi, j'étais prête à m'élancer sans plus avoir peur de m'embraser. La retenue s'était évaporée tandis que je faisais face à l'ombre ténébreuse qui avait déchainé mes passions, hanté mes nuits et fait violence à mon cœur au bord du précipice. Le seul souhait qui m'envahissait était celui de m'abrutir de lui, de sa présence, de son odeur, de ses baisers, de sa peau, de son souffle égratignant la mienne …
Le cœur s'emballait, trépignant d'impatience, crevant d'angoisse qu'il avait du mal à calmer. J'étais démasquée, mise à nu. Charlie me connaissait trop bien pour ne pas l'avoir percé à jour, ce tourment qui m'avait dévoré à de nombreuses reprises et auquel il n'était pas étranger. Les battements dans ma poitrine redoublaient de violence tandis qu'une main qui n'avait que trop bien laissée ses empreintes sur ma peau la rejoignait à nouveau et que ma taille était attirée à lui. Mon souffle était irrégulier, saccadé, alors que la distance qui nous séparait était risible, je ne l'avais escompté que dans des songes que j'avais trouvé trop utopiques alors. Mes yeux attirés aux siens comme des papillons le peuvent-être par la lumière, phares lumineux dans la nuit noire, je ne pouvais m'en détacher si ce n'était au prix d'un sacrifice que je ne pouvais plus me résoudre à faire. Nous étions deux idiots prêts à se perdre une fois de plus sans raison autre que celle que leur dictait leur foutu cœur en émoi, deux fous pris à leur propre jeu prêts à rendre échec et mat. « Je préfères agir au lieu de me confondre dans des mots qui en resteront, je dirais que c'est plus inspirant que n'importe quel parole abrutie et lourde de sens.  ». J'avais l'impression de vivre l'une de ses scènes surfaite de mauvais film romantique, celle où les deux héros tombent dans les bras l'un de l'autre quand la tension est palpable et qu'elle finit par éclater. Mais je comprenais comment ça pouvait arriver. Essayer de comprendre des sentiments ressemblerait à s'escrimer contre un mur, luttant toujours pour n'avoir aucun résultats. Inspirée à mon tour, je me mordis la lèvre inférieure l'espace de quelques secondes d'hésitation avant que celle-ci ne fuit, rattrapée par ma détermination gonflée à bloc et par les sensations vertigineuses que me procuraient la peau de Charlie sur la mienne. Mes lèvres animées par un souffle de vie nouvelle fondirent sur les siennes, une main agrippant ses cheveux pour l'approcher d'avantage de moi, l'autre empoignant son bras par crainte de le perdre. Je ne me résoudrais pas à ce que ça arrive, encore et encore. J'étais confrontée à l'instant présent que je voulais éterniser, j'avais pris sur moi de me lancer en oubliant les funestes ouvertures qu'il me serait possible de rencontrer et je m'y étais préparée. Mais ça n'avait pas d'importance. J'étais une boule de nerfs que chaque frottement de nos deux peaux faisait amplifier et que je mémorisais soigneusement. J'en avais presque oublier comme c'était bon.

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