C’est trempé jusqu’à la moelle que je frappais à sa porte. Mes habits gorgés d’eau, mes cheveux plaqués sur mon front, même mon paquet de clope n’avait pas su résister à l’averse que je venais de subir. Alors que je tambourinais à la porte de Julia, je savais qu’elle était là, enfermée dans son appartement minuscule à écouter de la musique. Je pouvais entendre la musique malgré mes poings s’abattant sur le bois. M’arrêtant lorsque j’entendis la clé s’enfoncer dans la serrure, je reculais d’un pas pour voir la tête de Julia sortir par l’entrebâillement de la porte : «
Qu’est-ce que tu fou ici ? » Souffla t’elle aussi froide que le serait une gifle glacée. Plantant mon regard dans le sien, un filet de pluie humide traversa mon visage. «
Laisse moi entrer. » Ses deux mains posées sur la porte, la belle me bloquait volontairement le passage. «
Je rigole pas Julia, laisse moi entrer. » Soufflais-je plus insistant et irrité. La jeune femme ne répondit pas, préférant se cacher derrière sa porte alors qu’elle fermait celle-ci. Callant mon pied entre la porte et l’encadrement, j’empêchais la belle de s’enfermer dans son appartement. Poussant contre le bois, je n’eu aucun mal à faire reculer Julia et à me créer un passage vers l’intérieur. Comme d’habitude, son appartement était bien rangé, très propre, me mettant à mon aise, je retirais ma veste avant d’aller chercher un essuie sec dans la salle de bain. «
Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans la phrase ‘je ne veux plus te revoir’? » Frottant vivement mes cheveux, je soupirais en levant les yeux au ciel. La chose que je comprenais le mieux avec cette phrase, c’était qu’il s’agissait d’un énième mensonge de sa part. «
Tu veux toujours me voir, sinon, tu n’aurais jamais ouverte la porte en premier lieu. » Je laissais tomber l’essuie que j’avais entre mes mains pour me rapprocher de Julia, cette dernière toujours adossée à la porte. Passant ma main sur sa joue, la belle tenta un mouvement de recule empêché par la porte dans son dos. Son regard était fait de braise, la belle se consumait pour moi alors que je faisais de mon mieux pour que notre histoire descende en flamme. «
Je t’avais dit de pas revenir tant que t’en avais pas fini avec tes salopes. » Emprisonnant son menton entre mes doigts, je souris légèrement face à ce signe de jalousie de sa part. La colère et la jalousie peintes sur son visage la rendait terriblement attirante. Si attirante, que je n’avais jamais résister à la belle, même lorsque je me jurais que c’était la fin, la dispute final qui me briserait le cœur et me ferait écrire la plus belle chanson jamais écrite. Posant ma seconde main sur sa hanche, je la plaquais un peu plus au mur alors que nos lèvres se rencontraient dans un désordre total. Le chaos, il n’y avait rien de mieux en amour. C’était une attraction de l’extrême. Avec Julia je pouvais me sentir comme le mec le plus heureux de la terre et deux secondes plus tard comme le dernier des cons. J’avais l’impression de pouvoir tout faire, puis de m’être fait abattre en plein vol. Mon cœur n’allait pas survivre longtemps à temps d’émotions, mais je n’y pouvais rien, j’en avais besoin pour remplir mes chansons. J’avais besoin de Julia, comme j’avais besoin de la garder loin de moi pour comprendre ce que ça signifiait souffrir en amour. Les mains de la belle agrippent mes cheveux sans aucune douceur alors que le baiser se faisait plus violent encore. Néanmoins, Julia tira sur mes cheveux, m’obligeant à m’éloigner de ses lèvres exquises. «
Pourquoi je me fais avoir à chaque fois ? » Me noyant dans son regard sans fond, je n’ai pas envie de parler, j’ai juste envie de me crever le cœur sur ses lèvres jusqu’à en être exsangue. Mes mains sur ses hanches, je l’attirais à moi alors que je reculais dans son appartement. Récupérant ses lèvres, je l’embrasse, je les caresses, je les mords alors que les mains de Julia s’affairent avec mon t-shirt. Bientôt torse nu, c’est sur le lit que continue ce ballet de passion où l’on se consumait comme deux cons.
Allongé dans le lit de la belle, seule la couverture de cette dernière nous recouvrant, je passe mes mains dans ses cheveux avec une tendresse que je réprimais la plus part du temps. Julia semblait dormir, peut-être rêvait elle. Peut-être rêvait elle d’un monde plus beau, un endroit où notre histoire pourrait exister sans toutes les embûches que je plaçais sur le chemin. Ses yeux clos, ses traits détendus, je fonds face à son visage angélique une fois endormie. «
Pourquoi je me fais avoir à chaque fois ? » Souffla t’elle encore un peu assoupie. Un sourire tendre étira mes lèvres alors que je sortais du lit : «
Parce que t’es tombée amoureuse de moi. » Et elle n'aurait pu tomber plus mal.