Se réveiller en compagnie d'un charmant garçon mais surtout inconnu, c'était là, ton principal quotidien. Et aujourd'hui ne fait pas exception à la règle. Tu ouvres les yeux difficilement et ton regard se fixe au plafond. Où est-tu ? Qui est-ce mec à côté de toi ? Les questions s'encrent dans ton esprit encore embrumé. Tu clignes des yeux pour faire disparaître ce voile blanc et prends le temps de bien immergée parce que oui, le matin c'est toujours le pire moment de la journée. T'es pas vraiment du matin mais ton voisin est surement pire que toi. La preuve, il dort toujours et ses ronflements résonnent dans la pièce. Charmant, penses-tu. Pire que ton frère t'aurait jamais cru et pourtant... Tu t'assois sur le lit en jetant un coup d’œil au mec allongé de l'autre côté. Tu grimaces lorsque tu vois sa tête et tu te demandes comment t'as pu coucher avec ça ? Beurk. Tu devais être sacrément défoncé pour jeter ton dévolue sur un mec de cette classe. Les pensées s'enchaînent et tu te retrouves à te demander ce qui s'est passé hier soir au ... Baxo. Tu te rappelles avoir accoster un beau mec et après, c'est carrément le vide total. Le trou noir. Tu te souviens de rien. Nada. Nothing. Et ça t'fait un peu chier de ne rien te rappeler. Tu glousses et tu te sens comme dans un remake de Very Bad Trip. Putain. Le retour brusque à la réalité. Tu repousses la couverture en soupirant. Une fois pied à terre, tu as cette sensation bizarre qui ne prédit rien de bon. Vraiment rien de bon... Les insultes fussent dans ta tête alors que tu réprimes cette envie de dégueuler. Trop tard. Tu ignores où sont les toilettes alors tu fais ce qu'il y a de plus simple : tu ouvres la fenêtre la plus proche et tu dégueules tripes et boyaux en espérant sincèrement qu'il n'y avait personne en bas. Foutue gueule de bois. Tu refermes la fenêtre après avoir cracher pour enlever ce goût infect de ta bouche. Tu titubes. C'est ça qui te fait le plus chier parce que lorsque tu finis de vomir, tu as toujours ce terrible mal de crâne qui à l'air de te dire, sadique "Bien fait pour ta gueule connasse." Tu pars à la recherche de tes sous-vêtements qui apparemment jouent à cache-cache. Finalement, tu les retrouves en dessous d'un tas de vêtements merdique. Totalement rien à voir avec les Calvin Klein de ton meilleur ami. Oui bon. Personne n'est parfait. Tu enfiles ta robe à la hâte et retrouves ton portable sur l'armoire. T'es soulagée. Au moins, t'aura pas besoin de demander la route au gens que tu trouvais sur son passage. Tu cherches tes chaussures lorsque tu entends un froissement. Triple merde. Tu te retournes. « C'est ça que tu cherches ? » Et tu admires la tête de cul que t'as en face de toi. Très joli le paysage, penses-tu ironique. Ton regard descend vers tes escarpins préférés que tu arraches à ... au mec. Tu les gardes en main parce que vu le mal de crâne que tu as, vaut mieux pas tenter l'expérience. Tu prends ta veste, ton sac à main et ton portable. « Tu fais quoi ? » Intérieurement, tu éclates de rire. Sérieux ? « J'ai l'air de faire quoi connard ? » Et sans lui laisser le temps de répondre, tu te barres. Pieds nus, tu te retrouves dehors, dans le froid. T'as une soudaine envie de fumer, n'importe quoi, nicotine, joint. Alors la première chose que tu fais c'est de sortir ton paquet Marlboro, la deuxième, de composer un numéro que tu connais par coeur. Ta meilleure amie. Tu sais que comme toi, elle doit surement être dans le lit d'un inconnu. Tu portes ton portable à ton oreille. « Bien dormi ? » Tu inspires une grande bouffée de fumé et tu demandes : « Ça te dit de venir chez moi, là tout de suite ? Je fournis toute la bouffe... et le reste » Par le reste, tu entendais poudre blanche, marijuana et toute les autres cochonneries dont vous étiez devenu adepte. Un coup de fil à ton dealer et tout serait parfait. Il manquait plus que virer ton frère de ton appart.