« Un whisky s’il vous plait. » Arthur prit place derrière le comptoir de ce bar qu’il fréquentait beaucoup ces derniers temps. Après le boulot il venait ici, n’ayant pas le courage de rentrer chez lui où il serait tout seul. Depuis qu’il était arrivé à Paris, il travaillait beaucoup, trop selon certaines personnes, mais le travail c’est sa drogue, sans ça, il dépérit.
A son boulot, seul ses supérieurs étaient au courant de sa situation, et heureusement, il ne voulait pas subir de la pitié. Il était juste le mec bougon pour les autres. Il n’était plus aussi drôle qu’avant, il n’arrivait pas à prendre la vie dans le bon sens, avec le sourire, à profiter des petites occasions parfaites. C’était trop simple pour lui, l’homme qui était heureux quelques années auparavant.
Arthur en était à plusieurs verres quand le barman commença à lui refuser, il se mit en colère, et pour ne pas déclencher une bagarre le mec du bar accepta de le resservir. Une fois sous l’emprise de l’alcool, ce n’est plus le même homme, il s’emporte très facilement. Mais cette fois s’en était de trop, le barman prit son portable poser sur le comptoir et appela quelqu’un. « Oui, mademoiselle ? Est-ce que vous pouvez venir le chercher s’il vous plait ? 20eme arrondissement (…) » Arthur décrocha de la conversation et mit sa tête dans ses mains, il allait être ridicule, il ne savait même pas qui venait d’être appelé. Alors il prit son verre et le bu, comme le suivant. Et il vit alors qui était là pour venir le chercher, Victoire, une flic comme lui, en fait c’était la flic avec qui il travaillait, il l’aidait à s’améliorer. Le problème c’était qu’elle était exactement comme Anaëlle, le même caractère difficile et chieur. « Marchal, tu dégage, j’ai pas besoin de toi. » Il s’était levé pour prouver sa bonne fois mais avait chancelé. Il appellerait un taxi, tant pis, ce n’est pas le genre d’homme à vouloir mettre la vie des automobilistes en danger.

Oui, elle ressemblait bien à sa femme, parce qu’elle aurait réagit exactement pareil s’il l’avait réveillé aussi tôt. En d’autres circonstances, il aurait sourit, mais là il était fatigué, il avait bu et cette fille lui tapait sur le système. Mais il se plia à ses exigences et s’appuya sur elle, quoique très peu pour ne pas l’écraser de tout son poids. Certes, il n’était pas gros, loin de là, mais elle faisait genre, vingt kilos de moi que lui ? « Porter plante contre quoi ? Contre un pauvre mec qui se bourre la gueule ? Je crois que tu as mal réviser ton code pénal Marchal, va falloir revoir ça. Soit, merci d’être venue même si je sens que je vais le regretter. » Elle l’emmena jusqu’à sa voiture tout en lui demandant son adresse. Son adresse ? Il resta quelques minutes l’air béat puis répondit : « Euh… j’habite dans le 16eme arrondissement. » A l’autre bout de cet endroit là en gros, alors elle rentrerait vraiment tard après l’avoir ramené chez lui. Il sentait l’alcool faire effet et lui donnant envi de dormir, mais il ne voulait pas s’endormir là, dans cette voiture.
Il observa Victoire un long moment et dit sans faire vraiment attention. « Anaëlle, je suis désolé tu sais ? » Arthur baissa la tête, honteux, après tout c’était à cause de lui qu’elle était morte… Et désormais il devait l’être vu qu’elle était prêt de lui, mais il s’en fichait, il était bien, avec la femme qu’il aimait. « Et ce… bébé ? » L’homme avait apprit quelques semaines plus tôt que sa femme était enceinte de quelques semaines lorsqu’elle fut tuée. Et ceci l’avait d’autant plus culpabilisé. Sa main caressa doucement les cheveux de la jeune femme, sans le vouloir vraiment. Il réagissait vraiment bizarrement maintenant, lorsqu’il se réveillerait le lendemain, heureusement qu’il ne se souviendrait de rien…

Son corps tremblait, l’effet de l’alcool, le mauvais effet, de temps en temps il y en avait de bons. Il voyait des gens censés avoir disparu ou être morts, et ça le rendait heureux en quelque sorte, il se disait qu’il voyait des fantômes et au réveil il ne se souvenait plus de rien. Mais là c’était trop simple, parce que forcément, Victoire lui rappellerait ce qu’il avait dit. Ce n’est pas le genre de femme à garder ces choses là pour elle, elle est brutale, fière et surtout déterminée, si elle veut lui gâcher la vie, elle le fera. Mais ça n’empêchera pas Arthur de rester pareil avec elle sans doute, ce n’est pas parce qu’il ne l’apprécie pas, au contraire. Son caractère le fait rêver, et pas seulement parce que c’est le même que cela de sa défunte femme, mais parce qu’un flic qui a ce caractère là, c’est un bon flic.
Ils arrivèrent à l’appartement de la jeune femme et il descendît de la voiture en titubant un peu. Il se rattrapa à la porte, essayant de ne pas trop la salir, ne sachant pas s’il avait les mains propres. Elle avança devant lui pour le guider jusqu’à son appartement et il pu admirer sa silhouette, il n’avait jamais osé le faire, mais il ne se contrôlait plus vraiment. Elle était mince, mais avec de belles formes bien dessinées, des cheveux bruns magnifiques. Il baissa la tête, ayant envi de rigoler mais ne le fit pas, elle le prendrait pour un espèce de fou, ce qu’il était en réalité. Ils se dirigèrent jusqu’à l’appartement de Victoire et il entra après elle, l’appartement était plutôt bien décoré, simple. Si Arthur avait du l’imaginé, il l’aurait sans doute imaginé comme ça. Il observa les quelques photos posées sur les meubles, elle avait une sœur jumelle, il se coucherait moins bête maintenant qu’il savait ça. Pour être gentil il déclara : « Tu… Tu veux que je prépare quelque chose à manger, je pense que je suis en mesure de le faire, je me sens mieux. » Elle avait sans doute mangé, mais comme on dit c’est l’intention qui compte.

Victoire le laissa pour se diriger vers la salle de bain, il se dirigea alors vers la cuisine, petite, pas très fonctionnelle, mais ça ferait l’affaire. Il ouvrit les placards pour chercher quelque chose pour les nourrir un peu. « Hum… » Il n’y avait pas grand-chose, des pates, du jambon, du fromage, des yaourts… Bref, ce qu’il y a dans les frigidaires des policiers normal donc. Il mit à chauffer les pates et les mélangea avec du jambon et du gruyère, tout ce qu’il y a de plus bon et de plus nourrissant. Puis Arthur attrapa deux sodas qu’il posa sur la table puis mit les assiettes, les couverts, les verres, etc… Victoire s’assit sur un siège, et l’observa d’un air interrogateur. Et elle posa la question qu’il redoutait, il était alors tourné pour surveiller les pates qui cuisaient et ainsi, elle ne vit pas son air blessé. Il détestait parler de ça, réellement, c’était dur, et puis maintenant il se doutait bien qu’il avait parlé de ça. Personne n’était au courant de ça. Il posa la casserole sur la table plus brutalement qu’il l’aurait voulu et la servit, il se servit également. « bon appétit. »
Elle avait prit son air d’ange lorsqu’elle avait posé cette question, la petite garce ! Mais maintenant, il était obligé de lui répondre, sinon elle ne le lâcherait plus jamais. « C’est ma femme, enfin… elle est morte. » Il respira calmement avant de continuer. « Elle est morte il y a un peu plus d’un an, à cause d’une affaire qui été en cours, il l’avait prise en otage et j’ai tiré sur lui, et il a tiré, elle est morte sur le coup. Elle était enceinte. » Ces mots sortirent d’un coup, peut être que maintenant elle regretterait qu’il ai raconté cette histoire, et bien sur elle le plaindrait, comme tous ceux qui étaient au courant. Il baissa la tête et commença à manger pour s’occuper. « Elle était la femme la plus parfaite que je connaissais, enfin pour moi. Anaëlle était gentille mais lorsqu’on l’énervait c’était une vraie peste, et puis elle a toujours réussi à avoir ce qu’elle voulait. C’était une chieuse mais je l’aimais vraiment trop. »
C’était sans doute la discussion la plus longue qu’ils aient jamais eu, Victoire allait être surprise.

Pour une fois, elle l’avait étonné, ce qui était rare en effet, alors il ne pu s’empêcher de lever un sourcil. Les paroles de Victoire lui allaient droit au cœur, oui. Beaucoup de monde lui avait dit ça sans le comprendre vraiment, à part les parents de sa femme. Mais il devait tourner la page, elle l’aurait voulu. Il l’entendait déjà, ‘bouge ton cul Arthur sérieux ! Tu dois profiter de la vie !’. Il s’attaqua à son assiette sans dire un mot, puis il posa ses couverts pour observe Victoire. « Merci. » C’était tout simple, un simple mot qui savait décrire tout ce qu’Arthur ressentait. Au fond, ça lui faisait du bien de parler de ça à quelqu’un de normal. Et pas à une psychologue complètement inutile. Alors maintenant elle devait comprendre pourquoi Arthur était pas du genre à bavarder tranquillement au boulot. « Tu lui ressemble beaucoup tu sais ? Au niveau du caractère. T’as la même… combativité. Je suppose que t’es pas le genre de fille à te laisser faire. » Il ne le sait pas vraiment, c’est juste sa ‘collègue’, il ne lui a jamais vraiment parlé vraiment.
Pour changer de sujet, il lui adressa un faible sourire, elle devait être ravie, c’était la deuxième fois qu’il lui souriait en une soirée ! « Sinon, ça te va comme repas ? Et puis tu peux me tutoyer ! » Ni vu ni connu je t’embrouille, ou pas. Mais de toute façon, il ne voulait plus parler de sa défunte femme. Il y penserait encore, certes, mais ça l’avait un peu soulagé d’en parler. Finalement, engagé Marchal comme psy ça pourrait être pas mal, non ? En plus elle était pas dégueulasse à regarder, bien au contraire.

désolé du retard, et puis c'est nul, c'est court itout